L'échinococcose alvéolaire

Définition

L'échinococcose alvéolaire est une maladie peu répandue, mais qui peut dans certains cas être grave. Elle peut engager le pronostic vital du patient. Les sujets atteints par cette maladie ont la plupart du temps un traitement à vie et un suivi médical régulier qui sont autant de contraintes pour le malade.

Agent pathogène

L' Ecchinococcus multilocularis ou "ver du renard" est un parasite à l'origine de cette maladie. Cet agent infectieux parasite à l'état adulte certains carnivores comme le renard et le chien. La larve de ce parasite se développe habituellement dans le foie des rongeurs sauvages et dans de rare cas dans le foie de l'homme

Source d'infection

Ce parasite est transmis en France métropolitaine par les renards la plupart du temps. Les chiens et les chats peuvent être également porteurs du parasite, mais il ne semble pas qu'ils jouent un rôle important dans la transmission en France. Le cycle d'évolution du parasite passe par différents autres animaux, dont les rongeurs, qui sont donc (comme l'homme) des hôtes "intermédiaires".

Mode de contamination

L'homme peut être contaminé en ingurgitant des œufs du parasite. Ces œufs existent dans les excréments des carnivores (mais pas dans les urines, comme on le dit souvent !). On les retrouve sur les végétaux et baies sauvages accessibles aux renards et aux chiens et souillés par leurs déjections. Ces œufs d'échinocoques sont détruits par la cuisson.

Répartition sur notre territoire

Les zones de propagation connues en France métropolitaine sont le Massif Central, la Franche-Comté, la Lorraine et les Alpes. Toutefois, on retrouve des cas sur tout le territoire. On a recensé 260 cas au total entre 1982 et 2000 (soit approximativement 14 cas par an), alors qu'on en avait enregistré 200 entre 1948 et 1983 (soit en gros 6 cas par an, c'est à dire 2 fois moins). D'après les experts, cette augmentation ne peut pas être due uniquement à une amélioration du diagnostic et des déclarations. Ces dernières années, le nombre de cas se maintient à une quinzaine par an, dont une dizaine en Franche-Comté

Symptôme

Il s'écoule en général plusieurs années entre l'infection et les premiers symptômes. La larve se développant lentement dans le foie, est à l'origine d'une pseudo-tumeur, longtemps asymptomatique. La plupart du temps, on décèle une hépatomégalie, soit par hasard, soit à l'occasion de signes tels que la fièvre, la douleur, des troubles digestifs, ou encore lors de complications dont les plus habituelles se manifestent par un ictère (une jaunisse).

Diagnostic

Une échographie abdominale, un scanner ou une IRM découvrent une "tumeur parasitaire". Des calcifications, caractéristiques, sont souvent décelées en échographie et au scanner, mais ne seront bien interprétées qu'avec une IRM. Le diagnostic est à confirmer par des examens sérologiques.

Traitement

Les interventions chirurgicales sont envisagées quand la taille des lésions et leurs localisations le permettent, afin de pouvoir pratiquer une ablation complète du tissu parasitaire. Ce traitement chirurgical est toujours associé à un long traitement antiparasitaire. Dans quelques cas, une transplantation hépatique peut être envisagée, mais cela implique donc un traitement antirejet qui lui-même pourra favoriser le développement de lésions parasitaires résiduelles. Lorsque le traitement chirurgical n'est pas possible, un traitement médical antiparasitaire est prescrit. Il empêche le développement du parasite, mais ne l'élimine pas, ce qui nécessite un traitement à vie la plupart du temps.

Prévention

Dans les zones de contamination, il faut éviter la consommation de baies sauvages, porter des gants pour les activités de plein air, se laver les mains après les travaux ou après le toilettage d'un animal de compagnie, cuire les aliments issus de forêts, de l'agriculture et de jardins pouvant être accessibles aux renards.

 

accueil