La maladie de Lyme


 

Définition

La maladie de Lyme est due à une bactérie de type spirochète (Borellia burgdorferi) pouvant être transmise lors d'une piqûre de tique de type ixode et se caractérise par une lésion cutanée et neurologique, accompagnée de douleurs musculaires et articulaires récidivantes.
La borréliose est le nom commun pour désigner les infections dues à diverses variétés de Borrelia. L'arthrite ou maladie de Lyme sont des borrélioses. La fièvre récurrente est également une borréliose. Les fièvres récurrentes cosmopolites à tiques et à poux le sont également.

Agent pathogène

Le genre Borrelia est une bactérie de forme hélicoïdale comportant une vingtaine d'espèces, lesquelles sont transmises par des arthropodes vecteurs (poux, tiques, etc.).
Trois espèces de bactéries responsables de la maladie de Lyme, co-existant en Europe, ont été définies à l'Institut Pasteur, dans l'Unité de Bactériologie Moléculaire et Médicale.
Il semblerait qu'elles provoquent des manifestations cliniques différentes chez l'homme : Borrelia burgdorferi entraîne plutôt des arthrites, Borrelia garinii est plutôt associée à des symptômes neurologiques et Borrelia afzelii à des manifestations cutanées.

Source d'infection

Les sources de contamination par Borrelia sont très vastes : principalement constitué de mammifères sauvages (rongeurs, cervidés), d'animaux domestiques (chiens, chevaux, bétail), d'oiseaux et de tiques.
L'Homme est un hôte accidentel, contaminé par la morsure de tiques infectées.

Mode de contamination

Il existe plusieurs espèces de tiques sur notre territoire, mais l'essentiel de la contamination des humains en France résulte de la morsure d'Ixodes ricinus.

ixode ricinus

photo by Holger Krisp, Ulm, Germany

Les individus le plus souvent exposés sont :

  • Les chasseurs

  • Les campeurs

  • Les promeneurs

  • Les cueilleurs de champignons

  • Les gardes forestiers

  • Les bûcherons

Répartition sur notre territoire

En France, le taux de contamination varie considérablement d'une région à l'autre et on estime entre 12 000 et 15 000 environ le nombre de nouveaux cas par an. L'Est et le centre du pays sont les plus touchés, avec une incidence pouvant atteindre plus de 200 cas/100 000 habitants en Alsace. Des études ont démontrées qu'en milieu naturel les tiques infectées sont très largement répandues sur l'ensemble du territoire français, excepté une petite bande de territoire en zone méditerranéenne et des régions de haute altitude situées au dessus de 1500m.

Symptôme

1 - Manifestation primaire

Apparition d'une lésion cutanée, 3 à 30 jours après la morsure, c'est l'érythème migrant chronique de Lipschutz (EMC), représentant une lésion circulaire, non inflammatoire, peu ou non prurigineuse, axée par le point de piqûre, la partie interne est plus claire qu'en bordure et qui évolue de façon centrifuge, pouvant atteindre jusqu'à 10 cm de diamètre.
Cet EMC se distingue dans 50% des cas et disparaît spontanément, sans traitement, après 3 à 4 semaines. Asthénie, fébricule (petite fièvre), céphalées ou myalgies (douleurs musculaires) peuvent survenir lors de cette phase.

2 - Manifestations secondaires

Troubles neurologiques : Méningite lymphocytaire, parfois isolée ou associée à :
- Troubles de la sensibilité
- Douleurs radiculaires
- Atteinte des nerfs périphériques et crâniens (syndrome de Garin-Bujadoux-Bannwarth)
Troubles Cardiaques :
- Troubles de la conduction
- Péricardite
Troubles articulaires :
- Oligoarthrite régressive

3 - Manifestations tertiaires

Le stade tertiaire pouvant survenir 10 ans après la morsure, regroupe des lésions rhumatologiques, neurologiques et dermatologiques:
- Dermatite chronique atrophiante
- Arthrite chronique destructive
- Encéphalomyélite progressive


Diagnostic

Excepté le cas de l'érythème migrant ne nécessitant pas d'examen particulier, le praticien pourra devant une suspicion clinique de maladie de Lyme, prescrire un examen sérologique de dépistage. En cas de test positif, un test de confirmation par Western-Blot devra être effectué.
Si le résultat est négatif, sans écarter catégoriquement une maladie de Lyme, d'autres pistes diagnostiques devront être étudiées par le médecin. Il existe en effet des cas de maladies de Lyme avérée séronégatives décrites dans certains ouvrages médicaux, entre autre parce qu'en Europe les souches sont multiples et les tests peuvent ne pas être adaptés à la souche spécifique qui a infecté le patient.

Traitement

Tous les symptômes de la maladie de Lyme doivent bénéficier d'un traitement antibiotique (béta-lactamines ou cyclines). Le traitement au stade primaire entraîne une guérison rapide et prémuni des complications, s'il n'est pas traité, ce stade peut évoluer vers le stade secondaire et les arthrites et manifestations neurologiques pourrait évoluer vers la chronicité. Il est quelques fois besoin d'une intervention chirurgicale sur les articulations atteintes. Quand elle est identifiée, et en dehors des cas d'atteinte neurologique ou cardiaque nécessitant une hospitalisation sous traitement adapté, la maladie de Lyme reste bénigne.

Prévention

La protection de chaque individu sera assurée par le port de vêtements couvrants et surtout sur l'examen méticuleux de la peau après une sortie dans les bois pour détecter la présence de tique. Il est important de retirer une tique fixée le plus rapidement possible, ne pas appliquer d'éther ce qui aurait comme conséquence de faire régurgiter la tique et ainsi augmenter les risques d'infections. La prophylaxie antibiotique systématique consécutive à une piqûre de tique est déconseillée. Quelques conseils :

  • Porter des vêtements clairs, recouvrant autant que possible les parties du corps exposées. Ne pas hésiter à rentrer le pantalon dans les chaussettes et porter des chaussures fermées.

  • Enduire les parties exposées de la peau d'un répulsif anti insectes (contenant par exemple du DEET ou de la Permethrine)

  • Lors de promenades rester sur les chemins en évitant les endroits pouvant être fréquentés par les tiques

  • De retour de balade, inspecter méticuleusement la totalité du corps pour vérifier qu'aucune tique n'y soit fixée (attention aux zones sensibles, comme les paupières, derrière les oreilles, cuir chevelu... Il faut quelquefois procéder à un contrôle tactile, les larves et nymphes étant difficile à voir)

  • Examiner régulièrement les animaux de compagnie, et éviter de dormir avec.

  • Tondre régulièrement les pelouses et se débarrasser des déchets végétaux en les brûlant afin de limiter la prolifération des tiques.

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